Exclusions pour sorcellerie au Passoré : L’implication des autorités coutumières fortement recommandée
L’ONG National Démocratique Institude (NDI) a organisé le mercredi 13 novembre 2019 à l’hôtel shalom de yako a abrité un atelier sur la promotion des droits humains, afférent à la recherche de stratégies efficaces de lutte contre le phénomène de l’exclusion pour allégation de sorcellerie. L’atelier a été marqué par la présence des autorités administratives du Passoré notamment le Haut-commissaire, Ousmane Balima, le directeur provinciale de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Gaston Nassouri, des maires des communes et des préfets des départements. Étaient également présents des autorités coutumières et religieuses, des hommes médias, des forces de défense et de sécurité et la chargée de programme de l’ONG NDI, Rasmata Touré.
La province du Passoré détient le triste record du fort taux de statistiques des cas d’exclusions pour allégation de sorcellerie. Les communes tristement célèbres de cette violation de la dignité humaine sont Arbollé, Pilimpikou, Samba, La-Todin, Kirsi et Bokin. Les victimes sont soumis à un rite ancestrale appelée port de « siongo » pour être désignées auteurs des décès de leurs semblables. En cette année 2019, l’image de la commune de Samba a été écornée par des tueries d’au moins deux personnes suite au port du fameux Siongo. De la communication du directeur provincial de la femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Gaston Nassouri, il ressort que 12 personnes ont été exclues de leurs familles au cours de cette année 2019 dans la commune de Samba. La commune de Pilimpukou a enregistrée des exclusions de 80 femmes pour allégation de sorcellerie en 2016. Dans sa communication, le directeur provincial de la police du Passoré, Roger Yaméogo s’est étalé sur les conséquences de l’exclusion sociale, les différentes lois qui sanctionnent les instigateurs des exclusions et les peines qu’ils encourent.
Mettre fin à l’impunité
Des actions menées pour éradiquer le fléau, le DP de la femme a cité la tenue de 5 plaidoyers de sensibilisations, l’organisation des causeries-débats et 13 médiations dans la province du Passoré durant la période 2016 -2019. Au nombre des difficultés , Gaston Nassouri a relevé la précarité des conditions d’accueil dans les 3 centres existant dans la province , le manque de moyens et l’insuffisance des actions de communications et surtout le manque de prises de sanctions contre les adeptes de l’exclusion etc.
Impliquer les autorités coutumières
Les actions menées ressemblent à un coup d’épée dans l’eau au regard des complaintes des maires présents à la rencontre. Impuissants, ils s’inquiètent de la prégnance de cette pratique moyenâgeuse qui sape la cohésion sociale et le vivre ensemble dans leurs communes. Après des débats bien nourris, les acteurs ont souligné l’impérieuse nécessité d’un fort engagement des autorités coutumières et leurs fortes implications pour contrer cette honteuse violation des droits de l’homme. Les participants ont traduit leur engagement à s’impliquer dans les activités déroulées par le NDI afin de bouter les allégations pour sorcellerie hors de la province du Passoré.
Faso nord info