Lotissement du terrain de l’ancien aérodrome de Ouahigouya : Le maire « allume » ses détracteurs.
Le maire de Ouahigouya, Boureima Basile Ouédraogo s’est entretenu avec les hommes de médias le jeudi 03 octobre 2019 sur la question du lotissement du terrain de l’ancien aérodrome de Ouahigouya. Il s’offusque contre certaines informations publiées sur les réseaux, l’accusant d’avoir illégalement loti le terrain et d’opérer une vente illicite de parcelles.
D’entrée de jeu, Boureima Basile Ouédraogo indique qu’il lui a été rapporté que des publications circulent sur les réseaux l’accablant d’avoir conduit un lotissement illégal d’un terrain communément appelé espace de l’ancien aérodrome de Ouahigouya. Sans prendre de gants, le maire qualifie ces publications d’allégations mensongères.
Ce lotissement confie-t-il , s’arrime à l’esprit du schéma directeur de l’aménagement urbain validé en novembre 2012 . Se conformant aux directives encadrant le plan d’occupation des sols , le conseil municipal de Ouahigouya a pris une délibération pour consacrer le terrain de l’ancien aérodrome comme zone de promotion immobilière . Se fondant sur la dite délibération, une commission a été mise en place pour procéder au lotissement de cette superficie.
L’ASECNA ne possède aucun document
Étaient membres de cette commission, l’autorité municipale, le directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat, des agents des domaines, le représentant régional du médiateur du Faso au Nord. Il fallait tirer au clair la question de la propriété du terrain. Au départ à entendre le maire, beaucoup de gens ont cru que l’espace appartenait à l’ASECNA. L’enquête qui a été menée à Ouahigouya comme à Ouaga a convaincu la commission que l’ASECNA ne détient aucun titre de possession de ce terrain. « Nous avons approché les représentants de l’ASECNA à Ouahigouya et à Ouaga, partout, ils nous ont dit qu’ils n’ont pas de documents. Nous avons mené des recherches sur internet et nous n’avons pas trouvé la moindre trace d’un papier qui attribue à l’ASECNA le dit site » confient le maire et le directeur régional de l’Habitat et de l’Urbanisme, Hyppolite Dialla.
Chaque propriétaire terrain, 4 parcelles par hectare
La commission s’est retrouvée face à des habitants, se réclamant propriétaires terriens. Il fallait les recenser et discuter avec eux pour trouver un terrain d’entente avant d’entamer la procédure du lotissement. La concertation avec ces dits propriétaires terriens a mis du temps, souligne le maire. « Au départ, chacun réclamait 6 parcelles par hectare alors que je pensais que 2 parcelles suffisaient ». Après plusieurs tractations, La commission et ses interlocuteurs finiront par s’entendre pour une attribution de 4 parcelles à l’hectare à chaque propriétaire. Après cette étape, il fallait diviser le terrain en trois parties. Une partie pour l’Etat d’une superficie de 27 ha pour le programme national de logements sociaux , une autre évaluée à 50 hectares pour le dédommagement des propriétaires terriens et la troisième partie d’une surface de 90 hectares au compte de la promotion immobilière, qui est un projet de la mairie .
« Quand le niveau national a pris connaissance de la composition des membres de la commission, il a été exigé que le directeur régional de l’Habitat et de l’Urbanisme préside le lotissement de la superficie dégagée pour les logements sociaux du gouvernement. Et c’est ce qui a été fait. Il n’y a donc pas eu violation d’une quelconque loi et la présidence de cette commission par le DR n’est peut être qualifiée d’arbitraire. Dans les autres villes, ce sont les directeurs régionaux qui ont présidé les commissions d’attributions du programme national des logements sociaux, Ouahigouya n’a rien inventé » argumente le maire.
Des parcelles vendues par les propriétaires terriens
Il précise cependant que c’est une équipe du programme national de logements qui a conduit le lotissement des logements sociaux. Cette équipe a aussi travaillé à ce que les parcelles des propriétaires terriens puissent être dégagées. Selon le maire, c’est certainement quand les nouveaux acquéreurs de parcelles ont commencé à mettre leurs biens sur le marché que les bruits ont commencé à circuler comme quoi ce sont les autorités municipales qui ont loti le site pour brader. « A partir du moment où des individus ont acquis légalement leurs parcelles ils ont le plein d’en user comme ils veulent. Personne ne peut s’immiscer dans leurs affaires » insiste Boureima Basile Ouédraogo. La main sur le cœur, il jure n’avoir pas été attributaire d’une quelconque parcelle sur ce site et n’a ni vendu un lopin de terre. Il dit ne pas comprendre que des individus s’acharnent sur lui sur les réseaux sociaux, sans pourtant l’approcher même une seule fois pour avoir des informations afférentes à la situation. « Si ce n’est pas de la méchanceté, ces personnes sont lâches » s’irrite le patron du conseil municipal de Ouahigouya.
Constructions d’infrastructures hôtelières
Le plus important pour lui, c’est l’aboutissement de ce projet de promotion immobilière. Le bourgmestre de la ville croit dur comme fer que ce projet rehaussera l’image de la ville en ce sens qu’il permettra de la doter d’importantes infrastructures. Il cite par exemple la construction d’infrastructures hôtelières en tant donné qu’actuellement la cité de Naba Kango n’en possèdent pas suffisamment pour accueillir ses visiteurs. Catégorique, le maire prévient que les ragots de cabaret ne le perturbent point et le projet est bien acté. Un opérateur a été désigné pour l’aménagement des 90 ha. Des instructions fermes l’ont été signifiées pour qu’il implique les entrepreneurs locaux dans les travaux d’aménagements.
Des parcelles attribuées à des institutions
D’ores et déjà, le maire se satisfait d’avoir pu grâce à ce lotissement répondre favorablement à des demandes de terrains de certaines institutions qui traînaient à la mairie. Il informe que la préfecture doit déménager sur le site de l’ancien aérodrome sur une superficie de 1,5 ha. L’ancien terrain de la préfecture est attribué à la BECEAO pour son agence régionale. L’institut régional d’Administration (IRA) y sera logé sur un terrain de 3 ,5 ha sur cet espace de l’ancien aérodrome. La SOTRACO et la RTB2-Nord sont aussi bénéficiaires d’un terrain sur le dit site. La mairie continue d’étudier la possibilité de trouver des terrains pour le Conseil supérieur de la communication (CSC) et l’Office de la santé des travailleurs(OST) sur le même site. A la suite du maire, le directeur régional de l’Habitat et de l’Urbanisme a aussi apporté des précisions pour attester que la procédure de ce lotissement a respecté tous les dispositions réglementaires. Concernant les traçages sur l’espace dont les rédacteurs sur les réseaux font cas, le maire a laissé entendre que c’est la préfecture qui a matérialisé le terrain qui lui a été dédié afin d’entamer la construction de son bâtiment. A ses détracteurs, et à toutes personnes qui voudraient avoir des informations sur ce lotissement, le maire rassure que ses portes leurs sont ouvertes.
Faso-nord.info