Violence en milieu scolaire : Nos valeurs culturelles comme base de l’antidote
Le Cercle d’études et de formation civique (CEFOC) /Burkina a organisé le samedi 18 mai 2019 dans la salle de réunion de la Direction régionale de l’Economie et de la Planification du Nord, une rencontre d’échanges sur le théme » Civisme et violence en milieu scolaire » . Cette rencontre a regroupé des acteurs de l’enseignement secondaire et post-primaire élèves , associations de parents et mères d’élèves , personnel de l’administration scolaire dans la commune de Ouahigouya . C’était sous la présidence de la directrice régionale des enseignements post-primaire et secondaire de la région du Nord .
Dans un mot introductif, le président du CEFOC , Rasmané Zoéteyandé a précisé que cette rencontre avec les acteurs de l’éducation rentre dans le cadre du plan d’action 2018 – 2019 du Cercle d’études et de formation civique bénéficiant d’un accompagnement technique et financier du Laboratoire citoyennetés .
Cette structure se charge de la mise en œuvre de l’axe « Démocratie locale , gouvernance et participation citoyenne » du Programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC2) de la coopération Suisse au Burkina Faso . Mme Keita/ Dembélé Fanta , la représentante de la directrice régionale des enseignements post-primaire et secondaire a reconnu la pertinence et l’actualité du théme. Elle a soutenu que les violences verbales et physiques , les destructions des biens ,récurrentes dans les établissements d’enseignement effritent les relations entre les acteurs ( élèves , professeurs et personnels de l’administration) . Le vandalisme et le harcèlement sexuel ajoute-elle sont aussi des maux qui nuisent le vivre ensemble dans les institutions éducatives .
L’heure est grave, il faut agir
Jugeant de la gravité de la situation , elle a invité les participants à prendre activement part aux débats et à faire des propositions idoines à même de faire de l’école un lieu paisible d’acquisition du savoir et de cohabitation pacifique . Le communicateur, Fidéle Wendegouidi Ouédraogo , conseiller des affaires culturelles , titulaire d’un master 2 en gestion du patrimoine culturel de l’Université Senghor à Alexendrie en Égypte a fait appel au décret N°2009 relatif au conseil national pour la prévention de la violence à l’école stipulant que
» La violence à l’école s’entend des crimes , délits , vandalisme, incivilité et menaces à l’ordre établi en milieu scolaire et universitaire » Les causes des violences , estime-t-il se nourrissent de la pauvreté , la disparition des structures familiales , l’exclusion , l’influence des médias etc. Il a fait remarquer que la violence en milieu scolaire provoque l’échec scolaire , la faible estime de choix , la destruction du vivre ensemble . Cette réalité souligne-t-il , commande que l’enseignement de l’éducation civique soit effectif dans les établissements du secondaire et du post-primaire.
Éduquer sur la base de nos valeurs culturelles
Convaincu que les violences en milieu scolaire participe à tirer la qualité de l’éducation vers le bas , Fidèle W Ouédraogo martèle que l’urgence de renverser la tendance s’impose . Cette mission , avertit-il, exige l’engagement de toutes les couches de la société . Comme pour bien préciser sa pensée , Il se demande s’il n’est pas temps de tirer toutes les conséquences afin de réorienter la vision de notre système éducatif sur nos valeurs culturelles.
Au cours des débats , la nécessité d’introduire l’éducation civique dans le programme d’enseignement du secondaire et du post-primaire et le recrutement d’enseignants propre à cette discipline a été soulignée avec force . L’usage du châtiment corporel préconisé par certains intervenants a été battu en brèche . Par contre , les participants ont unanimement reconnu que la lutte contre l’incivisme passe par une gouvernance vertueuse des institutions étatiques et la gestion équitable du service public. Proposition a été faite de valoriser des personnalités modèles qui puissent être des repères pour la jeune génération. Estimant que la culture du civisme est un combat permanent , les participants ont relevé la nécessité de pérenniser un tel cadre pour approfondir le débat et en retenir des recommandations qui seront l’objet de plaidoyers pour une prise de mesures concrètes .
Le président du CEFOC a rassuré que sa structure est dans cette dynamique. Il a demandé l’accompagnement de l’ensemble des acteurs pour permettre au CEFOC de poursuivre ses activités de quête d’un milieu scolaire apaisé et harmonieux .
Arrimer les paroles aux actes concrets
Pour la représentante de la directrice régionale des enseignements secondaires et du post-primaire , sa structure est partante pour accompagner le CEFOC et toutes autres structures œuvrant pour l’ancrage de la bonne cohabitation en milieu scolaire . Le point focal du Laboratoire citoyennetés , Edmond Kaboré a souhaité que les débats et les propositions s’arriment avec des actions concrètes sur le terrain . Quand il s’agira de la gouvernance locale, de la participation citoyenne et du vivre ensemble confie-t-il , le Laboratoire citoyennetés et la coopération suisse se donneront les moyens pour soutenir les initiatives pertinentes. En plus des élèves , des parents d’élèves , des enseignants et du personnel administratif des établissements du secondaire et du post-primaire , des représentants de la direction régionale des droits humains et de la mairie de Ouahigouya ont pris part à cette rencontre d’échanges.
Faso-nord.info