CHU DE OUAHIGOUYA : L’heure est grave
Dans notre souci de donner l’information qu’il faut avant le pire sur la situation de plus en plus dégradante au CHU de Ouahigouya, nous avons été qualifiés d oiseaux de mauvais augures. Refusant de voir les réalités en face et d’assumer leur incompétence, certains n’ont rien trouvé de mieux que de nous accuser de manquer de professionnalisme. Voila que les conditions de travail et la qualité de la prise en charge des patients continuent de se dégrader sous le nez et la barbe de nos donneurs de leçon. Coupures intempestives d’électricité , détérioration des réactifs , fermeture du service du laboratoire et du bloc opératoire , rupture d’oxygène , ambulances en pannes , que de manquements qui font dire a certaines mauvaises langues que ce centre hospitalier universitaire de Ouahigouya mérite d’être rebaptisé « Centre de mouroir suprême » . Les moins acerbes vous diront que la qualité des prestations dans cette structure de référence n’est guère mieux que celles offertes dans les centres médicaux. Que les gratte-papiers manquent de professionnalisme pour décrire des manquements que des responsables veulent cacher avec la main, on comprend. Mais que ces connaisseurs payés avec les frais du contribuable refusent de communiquer sur les problèmes d’un service public dont ils assurent le fonctionnement on appelle ca du mépris. Et si ce n’est pas cela, c’est donc de l’incompétence. En ce moment, chacun doit tirer les conséquences qui en découlent. Dans tous les cas, ce n’est pas un journaliste qui a appelé à la démission du DG de cet hôpital comme l’ont fait les agents de cette structure sanitaire pendant leur assemblée générale du jeudi 06 avril 2017. Oui, on le sait bien, le CHU de Ouahigouya connait un dysfonctionnement structurel depuis sa mise en marche et ses gestionnaires n’ont ni les moyens, ni les compétences pour résoudre certains problèmes au niveau local mais ce n’est pas pour autant qu’ils doivent entretenir cette culture du silence. Ou sont nos grands hommes politiques dans tout ca. Pour des gens qui nous ont demandé de leur mandater pour qu’ils nous apportent le développement et le bonheur et qu’on n’entend pas quand l’endroit qui doit nous permettre de vivre est défaillant, c’est à ne rien comprendre. Peut-être prochainement ce sont des fantômes qui iront introduire les bulletins de vote dans les urnes quand tous les vivants qui n’ont pas les moyens pour se soigner en Europe et dans les pays arabes seront mis sous terre. En attendant ce qui nous reste , c’est de prier le seigneur pour qu’il continue de nous couvrir d’un santé de fer parce que se retrouver au CHU de Ouahigouya pour des soins compliqués en ces temps-ci , c’est comme aller se faire délivrer un passeport pour effectuer ce voyage sans retour .
Faso-nord.info