Mariages précoces : 30 filles ont abandonné l’école dans la région du Nord
Dans son discours de lancement des activités de lutte contre le mariage d’enfants dans la province du Yatenga, le mardi 10 septembre 2019 conduites par l’Association des Jeunes pour le bien-être familial (AJBF) pour 5 mois sur financement de l’Organisation Internationale de la Francophonie , Mme le Haut-commissaire de la dite province du Yatenga Seni Kabou révèle que selon les statistiques de la direction régionale de l’Eduction primaire, Préscolaire et non formelle du Nord , 30 jeunes filles ont abandonné l’école pour cause de mariage précoce .
Pratique néfaste contre la jeune fille, empêchant son épanouissement social et sanitaire, freinant son éducation scolaire, le mariage précoce ou mariage d’enfants a toujours la peau dure au Burkina Faso. Malgré les multiples campagnes de sensibilisation entreprises par l’Etat, les associations et les ONG, la pratique a toujours la peau dure.
Pour preuve, citant les statistiques de la direction régionale de l’Education primaire, préscolaire et non formelle du Nord, Mme le Haut commissaire indique que 30 jeunes filles de cette région ont abandonné l’école pour cause de mariage précoce. Elle a fait appel aux statistiques de la direction provinciale de la Femme, de la Famille, de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire du Yatenga pour dire qu’en l’espace de 2 ans, 242 cas de mariages précoces ont été enregistrés dans cette province. Dans le cadre des activités du projet « Mon choix » exécutées depuis 2016 par l’AJBF, cette structure, toujours selon Mme le Haut-commissaire a empêché 20 cas de mariages d’enfants.
Plan quinquennal du gouvernement
Fort de cette réalité informe-t-elle, le gouvernement Burkinabé a adopté un plan quinquennal 2019-2024, assorti d’un plan d’action. La représentante de l’Etat dans la province du Yatenga juge que ce plan d’action de 5 mois de l’AJBF financé par l’OIF pour développer des stratégies d’éradication du mariage précoce dans sa zone de compétence est d’une importance capitale. Elle a traduit sa reconnaissance et ses encouragements à l’Association des Jeunes pour le bien-être familial et à son partenaire l’Organisation Internationale de la Francophonie pour leur engagement à œuvrer pour l’élimination de cette violence à l’endroit de la jeune fille.
Mme le Haut-commissaire se réjouie surtout que cette activité de lancement mobilise des leaders coutumiers et religieux à qui la population à la base accorde une grande écoute. « Je voudrais traduire la satisfaction de l’administration provinciale de vous savoir mobiliser pour la promotion des droits de l’enfant » a-t-elle déclaré. Médiateurs sociaux jouissant d’une grande légitimé au sein de leurs communautés se convainc-t-elle, une réelle implication de leaders coutumiers et religieux est une stratégie efficace pour gagner l’adhésion de toutes les couches sociales.
Réelle implication des coutumiers et religieux
Séni Kabou a donc supplée les garants des traditions et de la religion à s’impliquer réellement dans ce combat pour le bien-être des enfants. Après la cérémonie d’ouverture, l’équipe de l’AJBF a présenté les activités de ce projet pendant les 05 ans avant de revenir sur les causes et les conséquences de cette pratique de mariage d’enfants.
Les différentes lois qui interdisent la pratique, les traités internationaux signés par le gouvernement burkinabé, l’approche pour impliquer l’ensemble des couches sociales, le rôle que doit jouer les leaders coutumiers et religieux ont été des sujets de discussions au cours de cette rencontre de trois jours. A la fin, les invités de l’AJBF ont traduit leur engagement à accompagner et à s’impliquer fortement dans la mise en œuvre des activités de ce projet. Ils reconnaissent également avoir acquis les connaissances nécessaires pour assumer pleinement leurs missions.
Remerciements à l’OIF
Créée en février 1995 et couvrant les régions du Nord et du Sahel, l’AJBF selon son président de conseil d’administration Abdoulaye Kindo a toujours fait de l’épanouissement de la jeune fille, de la femme et de la jeunesse d’une manière générale, le pilier de son combat. Il a remercié l’Organisation internationale de la Francophonie pour la confiance placée à l’AJBF. Ce financement de l’OIF avoue Abdoulaye Kindo permettra de mieux affiner et de dynamiser les activités de l’AJBF contre la pratique du mariage d’enfants. Il a rassuré également aux leaders coutumiers et religieux de la disponibilité de sa structure à toujours les écouter, et à les impliquer dans tous les combats promouvant les droits humains.
Faso nord info