Paix et cohésion sociale : S’unir, s’informer, dialoguer, se concerter
« Les valeurs de paix et cohésion sociale, source de stabilité et de développement » d’une communauté », comme thème de communication. « Engagement des leaders communautaires pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale », présentation du comité de sensibilisation et de veille composé des relais communautaires, c’est en substance l’ordre du jour de la session de plaidoyer et d’engagement en faveur du renforcement de la cohésion sociale initiée le mardi 9 février 2021 par la radio « La voix du Paysan », de la Fédération nationale des groupements naam (FNGN) basée à Ouahigouya. Cette activité s’inscrit dans la mise en œuvre du projet intégré de communication pour le renforcement de la cohésion sociale, le dialogue inter-religieux et la promotion de la paix au sein des communautés des sept (7) communes impactées par la situation sécuritaire dans la région du Nord’. Il s’agit des communes de Ouahigouya, Thiou, Tangaye, Barga dans la province du Yatenga et, Titao Sollé Banh, au Loroum. Ce projet est financé par le Fonds canadien d’Initiatives locales (FCIL)

Offrir un cadre aux différentes couches sociales des communes impactées par l’insécurité afin qu’elles discutent et fassent des propositions concourant à leur résilience , renforcer l’engagement des leaders communautaires dans la promotion de la paix et la cohésion sociale dans la région du Nord, Outiller les acteurs à prévenir toutes menaces et toutes formes de conflits communautaires dans la région du Nord , c’est en substance l’objectif de cette session de plaidoyer et d’engagement à entendre Adama Sougouri, directeur de la radio « La voix du Paysan ». Autre sujet de préoccupation au cours de ce conciliabule, la stigmatisation et ses conséquences néfastes.

Pour Adama Sougouri, la vision de ce projet est de permettre à toutes les sensibilités de s’exprimer et de mieux cohabiter. Si on s’accorde que la femme est la mère de l’humanité, rappelle Adama Sougouri, elle a son mot à dire sur cette question de grande préoccupation qu’est l’insécurité menaçant le vivre ensemble. Il souligne également que la jeunesse occupe une place de choix dans les activités de ce projet étant donné qu’elle est le fer de lance du développement.
Unir les forces et les intelligences
Le président de la Fédération nationale des groupements naams, Joel N Ouédraogo a traduit les conséquences fâcheuse de cette situation d’insécurité du fait des terroristes avant d’insister sur la nécessité des communautés à se donner la main et à unir les forces et les intelligences pour y face et la vaincre. Pour lui, la voie royale pour sortir de cette impasse, c’est le dialogue, la concertation, la sensibilisation. Il soutient qu’il faut nécessairement éviter les divisions au sein des communautés et n’avoir pour seule préoccupation que de vaincre ceux qui sèment la terreur.

C’est dans l’union insiste –t-il que nous gagnerons cette bataille. Après cette mise en contexte des têtes pensantes du projet, c’est l’ancien médiateur régional du Nord, le sexagénaire Rimwaya Ouédraogo qui a échangé avec les participants sur le thème « Les valeurs de paix et cohésion sociale, source de stabilité et de développement » d’une communauté »
Renouer avec les valeurs du Passé

D’entrée de jeu, il a fait remarquer que le Burkina Faso est connu comme une nation où plusieurs ethnies cohabitent harmonieusement durant plusieurs décennies. Des mossis, des dioulas, des sonrai, des peulhs, des fulcés vivaient en bonne harmonie. Aujourd’hui regrette –t-il, cette cohabitation pacifique est menacée à cause des actions des terroristes, usant de stratagèmes pour diviser les différentes communautés.

Il a fait comprendre que les auteurs des troubles au sein des communautés sont des individus qui font une mauvaise interprétation de la religion. Rimwaya Ouédraogo a souligné l’urgence d’œuvrer à un resserrement des liens entre les différentes couches sociales et les différentes ethnies. Pour y parvenir, il pense qu’il faut se baser sur des mécanismes propres à notre culture que l’on s’en servait depuis lurette pour résoudre des conflits. Au Yatenga, il informe que les forgerons, les bendas, les griots sont connus comme de grands médiateurs.
Valoriser les mécanismes endogènes

Pour lui, il faut vraiment nous ressourcer des valeurs et des pratiques qui puissent nous permettre d’être résilients face à ce fléau. Il est convaincu que le mal ne peut prendre le dessus sur le bien pour peu que nos communautés s’efforcent pour vivre dans la dignité, la droiture, l’intégrité et l’acceptation de l’autre. Il martèle qu’il se faut départir de toutes insinuations nourrissant la stigmatisation. Tout comme le président de la fédération nationale des groupements naams , Rimwaya Ouédraogo a aussi insisté sur l’urgence d’instaurer des cades de dialogue et de concertations permanent qui puissent permettre d’insuffler une dynamique de cohésion sociale et de renforcement des liens .
L’équipe dirigeante du projet sur le front

A en croire Adama Sougouri, l’équipe dirigeante de ce projet a véritablement travaillé pour insuffler le dialogue social et inter-religieux à travers des actions de concertation et de promotion de la bonne gouvernance, la mise en place de mécanismes endogènes de gestion et de prévention des conflits. Les relais communautaires de la radio, précise-t-il, excellant dans la communication pour le changement de comportement ont été mis à contribution dans la conduite des activités de ce projet. Sont entièrement partie prenante, les autorités administratives, les leaders coutumiers et religieux, les communautés à la base.
Des émissions produites et diffusées

Confesse le directeur de la radio, la production et la diffusion de nombreuses émissions radiophonique sur la cohésion sociale et le vivre ensemble ont été appréciées par les communautés bénéficiaires du projet. Se félicite-t-il, ce projet qui devrait prendre fin à l’issue de cette rencontre continuera jusqu’en fin 2021 avec une augmentation du nombre des communes bénéficiaires. Il informe que les actions menées ont convaincu d’autres partenaires comme le GRET qui s’est engagé à contribuer pour renforcer les acquis.
Promouvoir la compréhension de l’harmonie dans la différence

Le maire de la commune de Tangaye, Issa Nyampa et celui de la commune de Thiou Ghassami Diaollo ont réitéré leur encouragement et leur reconnaissance à la radio la Voix du paysan pour son combat permanent à magnifier la culture de l’harmonie dans la différence dans les différentes localités de sa zone de couverture.

Garants de la sécurité des citoyens et du développement de leurs cités, ces maires se disant être les plus préoccupés et perturbés par cette situation d’insécurité accueillent à bras ouvert, toute initiative participant à renforcer le vivre ensemble et i constituant un rempart contre l’insécurité.
Bonne impression d’un leader religieux

« En tant représentant d’un leader communautaire, je suis heureux d’être impliqué dans les activités de ce projet. Je félicite la Fédération nationale des groupements naams à travers la radio la Voix de Paysan d’initier ce projet permettant de réunir les différentes couches pour promouvoir la cohésion sociale et de lutter contre la stigmatisation. Je dirai que nous sommes revenus par où on devait commencer. Comme on le dit, les guerres, les conflits finissent par se résoudre autour d’une table de dialogue » commente Mikailou Diallo, représentant le chef de canton de Thiou. Benéficiaires, responsables de la FNGN et de la radio ont couvert d’éloges le Fonds canadien d’initiatives locales pour sa forte contribution dans la lutte contre l’insécurité dans la région du Nord du Burkina Faso.
Inoussa Ouédraogo