Province du Loroum : 530 instituteurs redéployés dans les écoles fonctionnelles
La Direction Provinciale de l’Education Préscolaire, Primaire et non Formelle (DPEPPNF) du Lorum a organisé une séance de tirage au sort tenant lieu de mouvement de personnel enseignant affecté par l’insécurité. Ce redéploiement intervenu le 25 février 2018 intervient après plusieurs tentatives de réouverture de certaines écoles affectées de la province. L’objectif de cette mesure est d’avoir une gestion plus efficience des ressources humaines en attendant la réouverture de ces écoles.
Parmi les cinq circonscriptions d’éducation de base (C.E.B) de la province du Lorum, seulement 3 poursuivent les actions pédagogiques depuis le début des attaques dans cette partie de la région du nord . Sous la menace explicite des terroristes enjoignant leur fermeture ou pour des raisons de sécurité, plusieurs écoles de la province ont dû renvoyer les élèves à la maison. Et leurs enseignants ont déserté les lieux . On dénombre 160 instituteurs dans la circonscription de Banh, 163 dans la CEB de Sollé, 46 à Titao 1 puis 161 agents à Titao 2. Ces 530 agents seront désormais redéployés. La province du loroum a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes, dont, le plus dramatique fut l’assassinat des sept FDS sur l’axe Titao-Sollé, qui étaient en mission de sécurisation.
A cela, s’ajoute les menaces récurrentes dans des écoles et des centres de santé et de promotion sociale (CSPS) de la province. Mais ce qui a plus semé la peur dans le monde éducatif; c’est la situation vécue par les enseignants de Toulfé où ils ont été fouettés et sommés d’enseigner l’arabe au détriment du Français. Après tous ces actes ignobles, l’Unité d’action syndicale a maintes fois interpellé l’autorité. Ne voyant pas une réaction visible de cette dernière sur le terrain, les syndicats de l’éducation pour se faire entendre ont décrété la suspension des cours sur toute l’étendue du territoire provinciale le 15 novembre 2018.
La solution palliative en attendant le retour à la normale dans la province
Au vue de cette situation, les OSC de la province du Loroum ont donné de la voix à travers une marche d’interpellation pour la réouverture des écoles. Un mot d’ordre de suspension des cours qui a été trouvé à l’issue d’un échange entre partenaires sociaux et acteurs de la province du Loroum. Dans les CEB de Banh et Sollé, les menaces sont restées récurrentes et les classes sont restées toujours fermées. C’est ainsi que cette mesure de redéploiement du personnel a été en attendant la réouverture de ces écoles la province. Pour plus d’équité et de transparence, la formule de tirage au sort a donc été adoptée.
Pour le chef de service des ressources humaines de la direction, Issouf YAMPA, ce tirage vient à point nommé. « Cet acte nous permet d’avoir plus efficience dans la gestion du personnel enseignant . Ils y seront un temps donné et si nous sentons encore plus de sécurité dans ces localités de psychose, chacun repartira dans son poste de travail d’origine » a-t-il expliqué. Il a aussi précisé qu’étant dans ces écoles redéployées, les soucis liés aux questions de documents seront résolus car leurs directeurs sont dans le même élan de collaboration afin que le défis éducationnel soit levé .
Des doléances et des inquiétudes
Des doléances et inquiétudes comme des mesures d’accompagnement spécifique , un soutien en frais de transport, le sort des enfants restés dans ces lieux, le soutien des écoles d’accueil , la dotation des écoles d’accueil en matériel, le problème de logement ont été soulignés par les 530 enseignants redéployés. Témoin à ce tirage, le Secrétaire général de la section Loroum du Syndicat National de Enseignants Africains du Burkina, SNEA-B/ Lorum, Nacanabo Saidou a apprécié positivement cette initiative de la direction provinciale, qui permet une gestion efficiente du personnel. Et au chef de service de noter cela va permettre aux enseignants qui chaument depuis des mois de ne pas perdre le réflexe pédagogique. Aussi, rappeler ceux qui avaient quitté la province, voir même le pays suite à cette situation. Pour lui, une chose est de redéployé, une autre chose est le suivie de ces enseignants. La nécessité d’accompagner les écoles d’accueil s’impose aussi. A titre d’exemple, le SG de la section SNEA-B a indiqué que certaines écoles manquent du minimum comme des chaises de bureau pour enseignants. En rappel, les absents à ce tirage au sort sans motif ont été affectés par la commission mise en place.
Faso nord info