Sit-in de 72H au CHUR de Ouahigouya : La situation va de mal en pis
Les agents de santé, membres du syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) ont observé un sit-in de 72 heures du 28 au 30 octobre 2019 pour exiger de meilleures conditions de travail et dénoncer les coupures de salaires qu’ils qualifient d’abusives sur les bulletins de paie du mois de septembre 2019.
Au cours du mois d’août 2019 , les militants du SYNTSHA au sein du centre hospitalier universitaire régional de Ouahigouya avaient sonné la sonnette d’alarmes à travers un sit-in pour attirer l’attention de l’administration hospitalière sur les difficiles conditions de travail au sein de la dite structure tout en exigeant l’application des accords signés entre le syndicat et le gouvernement . A les entendre, ce sit-in, les lignes n’ont pas bougé dans le sens d’une amélioration de la situation . Ils accusent le DG de l’hôpital et le gouvernement d’adopter une attitude méprisante à leurs égards . L’offre de service au CHUR de Ouahigouya regrettent -t-ils se dégrade de jour en jour , sinon de mal en pis . Le SG du comité syndical du CHUR Ablassé Ouangraoua répète à qui veut l’ entendre que les prestations de services au CHUR de Ouahigouya ne dépassent pas celles offertes dans un centre de santé et de promotion sociale(CSPS) .
Impossible de faire des examens biomédicaux
Au niveau du service du laboratoire depuis un bon bout de temps , les prestations se limitent aux examens élémentaires. Pour les analyses biomédicales , il faut aller voir ailleurs. Le dispositif technique n’offre pas la possibilité de faire des examens pointus . Il estime donc que le CHUR de Ouahigouya porte son tire de référence que de nom . il informe que la plupart des médecins spécialistes affectés au CHUR de Ouahigouya manquent de locaux et de matériels pour faire les consultations . Ils se contentent de faire acte de présence , incapables de consulter le moindre patient .
Ablassé Ouangraoua cite le cas de l’unique médecin spécialiste en orthopédie au bloc opératoire manquant du minimum pour faire valoir ses compétences . Il fait comprendre que tous les services fonctionnement au point mort à cause de l’absence du matériel adéquat , des pannes d’ appareils , de la pénurie des consommables et des intrants . Pour Ablassé Ouangraoua , certains problèmes peuvent bien être résolus au sein de l’administration hospitalière pour peu que les responsables fassent montre de responsabilité , malheureusement s’enrage -t-il, le directeur général s’en moque . Il pointe du doigt l’incapacité du premier responsable de l’hôpital à manager ses services .
Dilatoire et intimidations
Au lieu s’occuper des problèmes qui minent le fonctionnement du CHUR , Ablassé Ouangraoua accuse le DG de se prêter au dilatoire et aux intimidations d’agents . Pour le porte parole des frondeurs , le DG doit se rendre à l’évidence de son incapacité à faire fonctionner le centre hospitalier . Il lui conseille de rectifier le tir ou de rendre le tablier .
Concernant la coupure sur les salaires des agents à la fin de ce mois de Septembre 2019 , la tête pensante du syndicat au CHUR de Ouahigouya est sans concession . « C’est aberrant » clame-t-il . Il conteste la légalité des retenues sur les salaires . Le syndicat mentionne-t-il, n’a pas lancé un mot d’ordre de grève et les travailleurs ont toujours été présents à leurs services . Le mot d’ordre du syndicat rappelle le responsable de la sous-section portait sur la non facturation des actes de soins et la non transmission des données sanitaires . Ablassé Ouangraoua s’offusque donc de voir les coupures illégales de 50% ou de 2/3 de salaire chez des agents .
Respect des accords
Il se veut précis et claire « Le mouvement que nous avons entamé depuis longtemps ne porte pas sur de nouvelles revendications , mais se fonde sur la base d’accords signés entre le gouvernement et ses partenaires syndicaux depuis 2017 . Tout ce que nous demandons au gouvernement c’est la mise en application des points des points que nous signés de commun accord » fait-il comprendre. Dans son préavis de sit-in adressé au DG du CHUR de Ouahigouya , la sous-section SYNTSHA de Ouahigouya précise clairement ses points de revendications à savoir une prise en compte sérieuse et diligente des préoccupations des travailleurs ; une gestion adéquate , transparente et en équipe de l’administration générale , la cessation pure et simple des coupures arbitraires opérées sur des salaires , l’arrêt immédiat des intimidations de tous genres ainsi que la confiscation des libertés démocratiques et syndicales .
» Si , à l’issue de ce sit-in, des solutions adéquates et satisfaisantes ne sont pas trouvées , la sous-section syndicale SYNTSHA du CHUR Ouahigouya se réserve le droit d’engager d’autres formes de luttes pour faire aboutir ses justes et légitimes préoccupations . Elle tiendra pour seul responsable , la direction générale de l’hôpital , de l’aggravation de la dégradation du climat social , si elle persiste dans ses attitudes actuelles à ignorer les préoccupations réelles des vaillants travailleurs de l’hôpital et de fuite de ses responsabilités « avertissent les frondeurs dans leur préavis de sit-in .
Faso-nord.info